Vous cherchez des moyens d’accompagner vos collaborateurs atteints du syndrome de l’imposteur ? Vous vous demandez comment vous pouvez aider vos collaborateurs à se sentir plus en confiance et à réussir dans leur carrière malgré ce sentiment d’imposture ?
Le syndrome de l’imposteur est un phénomène courant qui affecte la confiance et l’estime de soi de 62% des employés dans le monde selon les statistiques. Il touche davantage les femmes que les hommes.
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En tant que manager, il est important de pouvoir déceler les personnes de votre équipe qui en souffre et aussi de savoir comment les accompagner et de les soutenir pour qu’ils puissent surmonter ce sentiment d’imposture et atteindre leur plein potentiel.
Et le défi est de taille car les personnes qui souffrent du syndrome de l’imposteur ont tellement peur qu’on le découvre qu’elles font tout pour le cacher. Et si vous y parvenez, il est encore plus difficile d’y remédier à cause des œillères qu’elles portent en permanence.
Dans cet article, vous trouverez quelques pistes pour les aider à surmonter ce sentiment d’imposture. Mais auparavant, il est important de reconnaître les signes du syndrome de l’imposteur.
Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?
Le syndrome de l’imposteur est un phénomène psychologique dans lequel une personne ne se sent pas à la hauteur de ses réalisations et de ses compétences. Les personnes atteintes de ce syndrome ont souvent l’impression d’être des imposteurs qui ne méritent pas leur succès.
Ce syndrome peut toucher tout le monde, peu importe leur âge, leur sexe ou leur expérience. Cependant, les femmes sont souvent plus susceptibles de développer ce syndrome en raison des pressions sociales et culturelles auxquelles elles sont confrontées.
Ensuite, quels sont les signes et les symptômes du syndrome de l’imposteur ?
Voici quelques signes et symptômes courants du syndrome de l’imposteur :
- La personne se dévalorise et accepte difficilement les compliments : ce n’était pas grand-chose, c’était facile, ce n’était pas compliqué
- Elle attribue ses réussites à d’autres personnes ou à des causes externes : j’ai eu beaucoup de chance… et puis untel m’a beaucoup aidé !
Source : gettyimages -
Elle se surinvestit dans son travail : elle passe régulièrement de longues heures au bureau, travaille le week-end ou est toujours la dernière à partir le soir. Si en plus elle ne prend pas de vacances ou ne prend pas de temps libre régulièrement pour se ressourcer, alors vigilance !
- Elle a peur de l’échec : je ne suis pas sûr.e que je peux faire ça, je ne suis pas capable de réaliser cette mission, je ne suis pas assez bon.ne pour réussir dans ce projet je ne suis pas sûr.e d’être à la hauteur de cette position, je ne me sens pas qualifié.e pour ce poste
- Elle se sent isolée… et s’isole elle-même pour ne pas être démasquée : elle évite les interactions sociales avec les collègues et les supérieurs hiérarchiques ; évite de participer à des réunions ou des projets de groupe ; évite de demander de l’aide ou des conseils à ses collègues, même lorsque cela est nécessaire car se serait la preuve qu’elle n’est pas à la hauteur ; évite de se mettre en avant ou de prendre la parole pour éviter l’échec et la critique. Pour se justifier, elle peut prétexter avoir du travail, ne pas avoir d’idées, ne rien avoir à apporter au débat…
A présent que vous êtes en mesure de les identifier, si vous avez un collaborateur qui souffre du syndrome de l’imposteur voyons 5 clés incontournables pour mieux l’accompagner.
#1 – Des attentes claires pour une intégration optimale
Non seulement vous pouvez aider votre collaborateur à lutter contre le syndrome de l’imposteur dès son premier jour, mais ceci est même fortement recommandé. Cela s’applique d’ailleurs à tout nouvel arrivant, qu’il soit atteint du syndrome de l’imposteur ou non.
« Lorsque l’on sait où l’on va, la peur disparaît. » – Rosa Parks
Pour l’aiguiller, éclairez-le précisément sur vos attentes, les indicateurs de réussite et les points de contrôle clés à atteindre tout au long de son parcours.
Le premier jour, commencez par échanger avec votre nouvelle recrue pour clarifier les attentes à 30, 60 et 90 jours après son arrivée. Vous définirez ensemble les objectifs à court terme à atteindre pendant la phase d’intégration, alors que votre collaborateur est encore en train de découvrir l’entreprise.
Une fois votre collègue mieux intégré, accordez-vous sur les indicateurs clés de performance à plus long terme, qui doivent être fixés sur des objectifs mesurables, ancrés dans le temps. Si nécessaire, appuyez-vous sur une méthodologie de définition des objectifs, par exemple la méthode SMART.
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Cette première clé essentielle à l’installation de la confiance étant mise en place, voyons sans attendre que faire de plus pour faciliter l’investissement de votre collaborateur.
#2 – Reconnaître et valider les sentiments de votre collaborateur
L’action à entreprendre ensuite pour aider votre collaborateur est de reconnaître et de valider ses sentiments. Il est important de lui faire savoir que ses sentiments sont réels et qu’il n’est pas seul dans son expérience.
Vous pouvez commencer par lui demander comment il se sent et le questionner sur ses craintes, ses peurs, ses angoisses.
« Il est plus facile de faire face à la peur quand elle a un nom. » – Neil Gaiman
Vous pouvez également lui dire que vous avez vous-même ressenti ce genre de sentiments à un moment de votre carrière. Cela peut l’aider à se sentir moins seul et à se rendre compte qu’il s’agit d’un phénomène courant. Dites-lui franchement ce qui vous a aidé à traverser cette épreuve, par exemple en changeant vos pensées : avant je me disais que je n’étais pas à la hauteur. Maintenant, avant de commencer un challenge, je me dis que je vais m’amuser et apprendre le plus de nouvelles choses possibles.
Abordez également la peur et faites-lui prendre conscience que cela le fait vivre dans un état de stress permanent, ce qui épuise considérablement son organisme et accapare totalement son cerveau. Rappelez-lui qu’il existe des anti-stress naturels comme le sport, la méditation, le yoga, la cohérence cardiaque, l’EFT…
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Il est également important de lui faire comprendre que le syndrome de l’imposteur n’est pas un signe de faiblesse, mais plutôt un signe de son désir de réussir. En l’aidant à comprendre cela, vous pouvez l’encourager à voir ses compétences et ses réalisations sous un jour plus positif.
Vous avez la deuxième clé pour aider vos collaborateurs à surmonter le syndrome de l’imposteur. Mais ne vous arrêtez pas là ! Il existe d’autres conseils qui peuvent aider vos collaborateurs à atteindre tout leur potentiel. Poursuivez votre lecture pour en savoir plus.
#3 – Inciter à la prise de risque et à la confiance en soi
Les personnes atteintes du syndrome de l’imposteur peuvent avoir peur de prendre des risques et de sortir de leur zone de confort.
En tant que manager, il est important d’encourager votre collaborateur à prendre des risques, à se lancer dans de nouveaux projets et à oser s’exprimer.
Vous pouvez également l’encourager à travailler sur sa confiance en soi en lui donnant des tâches qui lui permettent de mettre en avant ses compétences et ses réalisations.
Par exemple, si votre collaboratrice hésite à présenter ses idées devant le reste de l’équipe, encouragez-la à s’exprimer et à partager ses pensées lors des réunions, à mettre en avant ses connaissances et son expérience. Vous pouvez également l’aider à préparer sa présentation en travaillant avec elle sur les points clés à aborder et lui donner des conseils pour se détendre (ancrage, respiration, ouverture corporelle, avoir de nouvelles pensées facilitantes…).
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Pour l’aider à prendre conscience de ses compétences, vous pouvez lui demander de dresser une liste de toutes les tâches qu’elle a réussies au cours de la semaine ou du mois. Ensuite, demandez-lui de noter les compétences qu’elle a utilisées pour accomplir ces tâches et les résultats positifs qui ont découlé de ses actions, ce qui renforcera sa confiance en soi.
Vous pouvez également lui offrir des opportunités de formation ou de coaching pour qu’elle puisse apprendre à se connaitre et reconnaitre ses points forts.
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Type 1 – Type 2 – Type 3 – Type 4 – Type 5 – Type 6 – Type 7 – Type 8 – Type 9
Maintenant que nous avons exploré le second conseil pour soutenir vos collaborateurs, il est temps de découvrir comment vous pouvez les aider à aller encore plus loin pour atteindre leur plein potentiel. Voyons ensemble une autre clé.
#4 – Encourager l’auto-compassion et la gratitude
Votre collaborateur est souvent très dur avec lui-même lorsqu’il commet des impairs ou lorsqu’il n’atteint pas ses objectifs.
S’il a commis une erreur importante qui a eu des répercussions sur un projet en cours, il va se sentir terriblement coupable et commencer à se parler à lui-même avec dureté : « Je suis nul(le), je ne mérite pas ma place ici, comment ai-je pu faire une erreur aussi bête ? ».
Vous pouvez alors intervenir en lui rappelant qu’il est humain et que tout le monde peut faire des erreurs, même les plus grands (Steeve Jobs, Elon Musc, Xavier Niel, Serena William, Élisabeth Borne, Geneviève de Fontenay, Amélie Mauresmo…). Cela ne fait pas d’eux des imposteurs pour autant.
Encouragez votre collaborateur à se parler à lui-même avec bienveillance en utilisant des phrases positives et encourageantes comme « Je fais de mon mieux et je vais apprendre de cette expérience » ou « Je suis capable de trouver une solution à ce problème ».
Vous pouvez également lui suggérer de prendre quelques minutes pour s’accorder un moment de réconfort, comme aller prendre un café ou écouter de la musique, afin de se détendre et de se sentir mieux dans sa peau.
Encouragez-le à prendre le temps de célébrer ses succès, même les plus petits. Pour l’aider à s’en rappeler, vous pouvez organiser une petite cérémonie ou un moment de reconnaissance en équipe pour célébrer une réussite importante. Vous pouvez également lui suggérer de prendre une journée de congé ou de planifier une activité de loisirs pour célébrer ses accomplissements.
En l’aidant à reconnaître ses réussites, vous l’encouragerez à se concentrer sur ses points forts plutôt que sur ses faiblesses, ce qui renforcera sa confiance en soi et sa motivation pour des raisons agréables et non pour cacher ses défauts.
Vous avez désormais une idée claire de la façon de reconnaître et de valider les sentiments de votre collaborateur. Mais ce n’est pas tout ! Si vous voulez l’aider à développer une meilleure confiance en soi, vous ne voudrez pas manquer le deuxième conseil qui arrive. Alors, êtes-vous prête à en savoir plus ?
#5 – Favoriser l’échange avec d’autres collaborateurs
Afin de favoriser l’échange entre collaborateurs, proposez des teams building en dehors de l’entreprise par exemple. Cela donnera l’occasion à vos collaborateurs d’apprendre à se connaître et de faciliter les relations entre les membres de l’équipe. Ces temps forts donneront à votre collaborateur, l’opportunité de partager son expérience avec d’autres, de créer un environnement de soutien et d’entraide.
Demandez-lui régulièrement de faire des présentations orales pour le sortir de sa zone de confort. En se mettant fréquemment sous les feux des projecteurs, il appréhendera moins le regard des autres ce qui lui permettra de gagner en assurance et d’oser prendre des risques.
Proposez-lui des projets qui vont lui permettre de se créer un réseau extérieur à votre service. Cela facilitera son changement de poste le moment venu.
Vous pouvez également proposer des formations ou des séances de coaching pour aider votre collaborateur développer ses compétences relationnelles et à se sentir plus en confiance dans son travail.
Pour conclure :
le syndrome de l’imposteur peut être un défi pour les collaborateurs, mais en tant que manager, vous pouvez aider votre collaborateur à surmonter ce sentiment d’imposture qui isole autant qu’il submerge. En cadrant les attentes dès le départ et en rendant les choses concrètes, vous pouvez considérablement aider votre collaborateur en lui offrant des conseils avisés sur la façon de surmonter ses défis professionnels qui favoriseront son déroulement de carrière.
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Avez-vous des astuces pour accompagner des collaborateurs à entretenir une bonne image d’eux-mêmes au travail ? Ou peut-être avez-vous surmonté des défis similaires à ceux décrits dans cet article ? Racontez-nous votre expérience et vos conseils !
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