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L’année qui vient de s’écouler a été remplie de défis, avec ses hauts et ses bas, mais vous les avez tous relevés avec brio. Seulement voilà… Pour ponctuer cet incroyable marathon, il vous reste une dernière étape à franchir, et pas des moindres : l’évaluation annuelle.
La seule évocation de ce nom vous met dans tous vos états ? Vous redoutez les jugements hâtifs ou les critiques qui pourraient être formulés ? Vous avez l’impression de devoir encore faire vos preuves alors que vous avez déjà tout donné ?
Cette appréhension peut sembler insurmontable mais tout est une question de point de vue. Car mine de rien, l’entretien annuel est aussi une chance de mettre en lumière vos contributions passées et de commencer à dessiner les différentes voies de votre avenir professionnel.
Que diriez-vous de tourner ce moment tant redouté à votre avantage ? Prête à décrypter le code de l’entretien annuel ? Alors commençons par le commencement…
#1 – Conditions pour réussir l’entretien annuel
Vous connaissez peut-être en quoi consiste un entretien annuel… ou peut-être pas. Dans tous les cas, il est toujours utile de rappeler les fondamentaux pour que l’échange se déroule dans des conditions optimum.
Tout d’abord, contrairement à une croyance couramment répandue, l’entretien annuel individuel est uniquement requis si un accord collectif ou de branche le stipule. Cependant, s’il est réalisé pour certains salariés, il doit alors être proposé à tous afin de prévenir toute discrimination et garantir l’équité de traitement parmi le personnel.
Maintenant, si vous lisez cet article, c’est que les entretiens annuels sont en vigueur dans votre entreprise. Alors je vais rappeler quelques règles de bases qui vont certainement vous sembler évidentes… mais qui méritent tout de même d’être rappelées, car j’ai parfois entendu des anecdotes montrant que ces principes ne sont pas forcément respectés par tous les managers.
Quelles sont les consignes ?
- L’entretien peut être réalisé en présentiel ou en distanciel, même si le face à face est préférable
- Le lieu, la date, l’heure et la durée sont planifiés et partagés à l’avance. On ne décide pas inopinément en se croisant dans un couloir « ah, tu es là ! On va faire l’entretien maintenant alors »… ni de raccourcir drastiquement la durée de l’entretien comme « je n’ai que 20 minutes à te consacrer, alors on va aller vite »
- Dans un monde idéal, le manager communique en amont un support servant de référence et de base de négociation le jour J. Il permet tant au N+1 qu’au collaborateur de connaitre les critères d’évaluations et de préparer en amont le bilan annuel ainsi que les objectifs et les attentes pour l’année à venir ou la suite de la carrière. Nous y reviendrons.
- Pour des raisons de confidentialités, l’entretien a lieu dans un endroit clos, isolé des autres collègues. Exit l’open space, la cafétaria, les espaces de détente de l’entreprise ou la salle à manger de la maison dans laquelle se trouvent d’autres membres de la famille (adultes ou enfants, même en bas âge)
- Eviter les salles de réunions avec des parois vitrées, pour des raisons de confidentialité, pour éviter d’être distrait par un.e collègue qui fait le clown en passant, mais aussi pour éviter le sentiment d’être observé qui peut augmenter la pression et le stress des participants, surtout s’ils sont sensibles au regard des autres
- Sauf cas de force majeure (accouchement imminent, enfant malade à l’école, hospitalisation d’un proche, …), les téléphones sont tous éteints ou en mode silencieux… Si un sujet brûlant est sur le feu, mieux vaut reporter le rendez-vous à une date ultérieure
- La confidentialité post-entretien : une nécessité absolue. Le manager doit impérativement garder confidentiels tous les détails de l’entretien, qu’ils concernent les performances du collaborateur ou d’autres sujets abordés.
Le collaborateur, quant à lui, a la liberté de parler de son entretien s’il le souhaite, mais il est conseillé d’agir avec discernement. Partager des informations sur des sujets sensibles tels que les retours ou les augmentations de salaire peut en effet créer des tensions inutiles au sein de l’équipe.
Maintenant que nous avons défini le cadre de l’entretien annuel, tournons-nous vers les objectifs. Quels résultats concrets visons-nous à travers ce processus ? Passons à l’acte deux de notre revue annuelle…
#2 – Les objectifs clés de l’entretien annuel
Pour chaque collaborateur, l’entretien annuel (EA) est un temps fort de l’année. Pour qu’il se déroule dans des conditions optimales, il est donc essentiel que les conditions citées précédemment soient respectées afin de permettre à chacun de se poser et de s’écouter. A une époque où tout va à 200 à l’heure, cet arrêt sur image est plus que nécessaire.
Sur quoi doit se porter l’attention ?
L’EA a 3 objectifs principaux : faire le bilan de l’année passée, définir les objectifs de l’année à venir et permettre des négociations sur l’évolution professionnelle.
Il est toujours utile de rappeler en quoi consiste un entretien annuel. Alors voyons rapidement chaque aspect de cet échange.
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Bilan de l’année passée (A-1)
L’EA commence par une rétrospective sur l’année qui vient de s’écouler : Qu’est-ce qui a été accompli ? Quels objectifs fixés ont été atteints, partiellement ou non ? Cette étape permet de reconnaître les réussites et d’identifier les axes d’amélioration.
C’est aussi le moment d’évaluer les compétences développées par le collaborateur et les savoir-être (soft skills) qu’il a mobilisés dans son travail. Ces éléments sont essentiels pour comprendre comment le collaborateur a contribué à la dynamique de l’équipe et de l’entreprise.
A lire aussi – Comment Trouver Facilement ses Soft-Skills
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Objectifs pour l’année à venir (A+1)
Une fois le bilan de l’année passée réalisé, l’entretien se tourne vers le futur : Quels objectifs se fixent pour l’année à venir ? Quels résultats sont attendus, et dans quels délais ?
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Évolution professionnelle et négociations
Cette discussion permet de clarifier les attentes, d’identifier les besoins en formation pour atteindre ces objectifs et, le cas échéant, d’envisager une évolution professionnelle.
Cela peut inclure une mobilité interne (changement de poste, avec ou sans augmentation de salaire) ou une discussion sur une augmentation salariale, toujours en lien avec les contributions et les perspectives du collaborateur.
Lors de cet échange privilégié, chaque protagoniste a un rôle majeur à jouer.
Le manager conduit l’entretien : il a revu les objectifs de performance antérieurs, les réalisations et les zones d’amélioration du collaborateur en amont. Le jour J, il s’assure que tous les points essentiels sont abordés de manière équilibrée et constructive.
De son côté, le managé vient à l’entretien avec ses propres réflexions sur ses performances, y compris les réussites, les défis rencontrés et les objectifs futurs, tant pour l’année à venir que pour son évolution de carrière (besoin de formation, augmentation de salaire, changement de poste…).
Lors de l’échange, il participe activement à la discussion, exprime ses opinions, ses préoccupations et pose des questions. Cela inclut aussi d’être ouvert au feedback et prêt à discuter de manière constructive.
Bien mené, l’entretien annuel devient une occasion en or d’aligner aspirations individuelles et objectifs d’entreprise.
Pourtant, face à l’enjeu, l’entretien annuel est souvent source de stress. Selon une étude Studyrama réalisée entre le 27 juillet et le 9 août 2022, 41% des sondés le redoutent et parmi eux, 48% considèrent ce rendez-vous comme un pic de stress dans l’année. Toujours selon cette même étude, 29% des interrogés s’y sentent mal préparés.
Comment passer d’une situation stressante à une expérience agréable ?
Entrons sans attendre dans le vif du sujet…
#3 – Les clés pour un entretien sans fausse note
Rien d’étonnant à être en panique lorsqu’on ne maitrise pas les règles du jeu. L’être humain déteste l’inconnu : c’est une question de survie.
Alors comment baisser drastiquement votre niveau de stress et aller à votre rendez-vous parfaitement zen ? Un maître mot : anticipation !
Pourquoi ? Parce qu’en vous confrontant de manière objective à ce qui s’est réellement passé ou à ce qui se profile pour l’année à venir, vous transformez l’inconnu en terrain connu. Et le connu, votre cerveau adore ça !
Pour vous aider à préparer cet entretien, voici des étapes faciles à mettre en œuvre pour vous sentir totalement prête. Commençons par l’année écoulée…
1- Bilan de l’année passée (A-1)
Comme nous l’avons vu au paragraphe précédent, le début de l’échange va d’abord consister à évaluer si les objectifs de l’année révolue ont été atteints ou pas. N’attendez pas d’être face à votre manager pour faire cette analyse, alors que vous êtes en panique… ou presque.
Quelques jours auparavant, prenez un temps au calme, une bonne tasse de thé fumant à portée de main.
Balayez tous les objectifs fixés lors de votre précédente revue annuelle (si vous êtes fraichement promue, reprenez votre fiche de poste). Pour chacun d’eux (ou chaque mission en cas de prise de poste récente), avez-vous atteint les résultats attendus ? Trois possibilités : totalement, partiellement ou pas du tout…
Étudions chaque scénario pour affiner votre argumentation.
Et pas d’inquiétude, si certains objectifs ne sont pas atteints… Respirez tout va bien, le but de l’exercice est justement de préparer un argumentaire pour le jour J, afin que vous puissiez assurer ! Mais commençons par le commencement…
1er cas : objectif atteint
Félicitations ! C’est super !!!… Ce n’est pas pour autant qu’il n’y a rien à dire. Ne vous arrêtez pas à ce seul constat ! Posez-vous des questions comme :
- Ai-je été au-delà des attentes ?
- Quelles difficultés ai-je rencontrées ?
- Comment ai-je résolu le problème ?
- Quels résultats chiffrés ai-je obtenus ?
Pourquoi est-ce important ?
D’abord, cela met l’accent sur votre réussite. Et dans une époque où on a tendance à banaliser les efforts et le travail accompli, avouez que ce n’est pas la même chose de simplement dire : « j’ai atteint cet objectif » ou de mettre en avant les défis surmontés et l’impact concret comme : « le projet a été lancé à la date prévue ; cela n’a pas été pour autant un long fleuve tranquille. En l’absence du Product Owner, j’ai assuré l’intérim pendant trois semaines, en coordonnant les priorités et les évolutions tout en garantissant l’avancement du projet.
Ensuite, lors du plantage du système un mois avant la mise en production, j’ai mobilisé toutes les équipes pour identifier la cause du problème et pour développer les correctifs, les installer sur la plateforme de tests, valider les corrections tout en continuant les dernières évolutions en parallèle.
Malgré ces contre-temps, non seulement on a tenu les délais, mais en plus nos clients nous ont fait des retours très positifs. Un client, Tartampion, m’a même écrit un message qui illustre bien l’impact des nouvelles options (montrer le mail) : les nouvelles options de l’application me font gagner un temps fou. Là où je passais près d’une matinée pour avoir un suivi détaillé selon mes besoins, je l’obtiens aujourd’hui en une trentaine de minutes. C’est vraiment super ! ».
Reconnaissez que ce type de récit ne laisse aucun doute sur votre contribution et votre valeur, n’est-ce pas ?
Ensuite, il est essentiel d’identifier les indicateurs les plus pertinents pour votre rôle et de savoir les utiliser à votre avantage :
- nombre de produits vendus, de dossiers traités ou encore le nombre de projets réalisés ;
- montant économisés pour l’entreprise ;
- évolution du nombre de followerssur les réseaux sociaux ;
- taux de satisfaction clients ;
- …
Par exemple vous pourrez dire : « Grâce à l’optimisation du processus d’achat que j’ai mis en place, les coûts fournisseurs ont été réduits de 12 % cette année, soit une économie directe de 80 000 euros pour l’entreprise ».
Pour vous en souvenir le moment venu, notez les chiffres clés sur votre feuille : réductions des coûts fournisseurs -> 12% ; économie -> 80 000 euros
Mais que faire si vos résultats sont difficilement quantifiables ? Dans ce cas, mettez en avant vos initiatives, votre capacité à maintenir une continuité dans votre travail, vos soft skills, les compétences acquises, les risques pris et les efforts déployés malgré les difficultés rencontrées.
A lire aussi – Entretien ? CV ? Comment se démarquer facilement grâce à ses Soft Skills
Autant d’éléments qui non seulement valorisent votre travail, mais démontrent aussi votre motivation et votre contribution.
Voyons à présent comment présenter les résultats d’un objectif pas du tout atteint…
2ème cas : objectif non atteint
En relisant les objectifs fixés lors de votre dernier entretien, vous prenez conscience que l’un d’entre eux n’a pas du tout été réalisé … Rien de pire ne pouvait vous arriver et là le stress monte d’un coup !
Mais pas de panique : voici comment aborder cette situation avec professionnalisme.
Tout d’abord, il est fort possible que ce manquement ne soit pas de votre fait : projet abandonné, réorganisation et sujet attribué à l’un.e de vos collègues, contraintes imprévues, réductions budgétaires, changements de priorités de la hiérarchie… ce type de situations est légion en entreprise. Dans ce cas, l’argument pour justifier la non atteinte de l’objectif est tout trouvé. Ouf ! L’honneur est sauf.
Maintenant, imaginons que vous n’ayez pas du tout démarré le projet ou que la demande initiale soit au point mort.
Que faire dans ce cas ?
Pas de panique là non plus. Ce type de situation peut arriver, notamment si d’autres priorités ont émergé ou si le contexte n’a pas permis de donner suite à l’objectif fixé. Tout n’est pas perdu : l’important est de montrer que vous êtes restée engagée et que vous avez une vision claire de la suite.
Commencez par analyser la situation : pourquoi le projet n’a-t-il pas démarré ? Identifiez les causes principales :
- Était-ce dû à un manque de priorisation ?
- Une surcharge de travail ?
- Une absence de collaboration inter-équipes ?
- Une insuffisance ou indisponibilité des ressources nécessaires?
- Une dépendance à des tiers extérieurs ?
- Des outils ou technologies inadaptés ?
- …
Soyez factuelle et notez ce que vous comprenez du contexte.
Ensuite, envisagez comment cet objectif pourrait être abordé différemment à l’avenir et écrivez des propositions montrant que vous êtes prête à relancer la dynamique… ou pas.
Listez une ou des solutions concrètes : une nouvelle façon de structurer le projet, un ajustement des priorités, une idée pour l’intégrer dans les prochaines échéances, une répartition différente des projets entre les différents membres de l’équipe…
Pensez également à recenser les besoins (temps, formation, ressources en personnel, budget, matériel…)
L’objectif est de montrer que, même si rien n’a commencé, vous avez réfléchi à la faisabilité ou aux ajustements possibles et que vous êtes prête à faire avancer les choses dès que possible.
Par exemple : Un des objectifs fixés était de lancer un programme de formation interne d’ici la fin de l’année. Cependant, en raison de ressources limitées, ce projet n’a pas pu démarrer.
Pour autant, vous identifiez des alternatives, comme organiser une première session pilote avec un nombre réduit de participants et un contenu simplifié, afin de tester l’idée. Si cela s’avère concluant, vous pourrez déployer progressivement le programme dans les prochains mois.
Une seconde alternative : recruter un.e étudiant.e en alternance spécialisé.e en RH, gestion de projet ou ingénierie pédagogique, qui piloterait la mise en place du programme. Il/elle aurait pour mission de structurer le projet, concevoir les contenus et coordonner les actions nécessaires pour un déploiement progressif.
L’entretien annuel est le moment idéal pour questionner, négocier, demander des moyens, coconstruire les objectifs de l’année à venir. A ce stade, il est essentiel de préparer des idées concrètes pour redonner vie à ce projet et aussi de confirmer que cet objectif est toujours d’actualité et pertinent dans le contexte actuel.
Alors projetez-vous vers l’avenir avec un plan clair. Notez comment vous envisagez de prioriser cet objectif à l’avenir, ou encore quelle alternative mieux adaptée aux besoins actuels de l’entreprise vous pourriez proposer. Cela montrera que vous ne vous êtes pas laissée décourager et que vous êtes capable de rebondir.
Vos arguments sont prêts ? Passons au dernier cas de figure : quand on a fait une partie du chemin… mais qu’il reste encore des étapes à franchir. Comment transformer ce ‘presque’ en un vrai succès ? C’est ce que je vous propose de voir maintenant…
3ème cas : objectif partiellement atteint
Vous n’avez pas complètement réussi, mais vous n’avez pas échoué non plus. Ces situations, mi-figue mi-raisin, méritent qu’on s’y attarde un instant, car elles demandent d’appliquer à la fois les stratégies utilisées pour valoriser les objectifs atteints et celles pour gérer avec pragmatisme les objectifs non atteints.
C’est ici qu’intervient le REX – le fameux Retour d’EXpérience. Prenez le temps de vous poser les bonnes questions :
- Quels résultats concrets, même partiels, avez-vous obtenus ?
- Y a-t-il eu des imprévus ou des freins ?
- Quelles difficultés avez-vous surmontées et comment ?
- Quelles compétences et soft-skills avez-vous mobilisées pour avancer malgré tout ?
- Quels choix ou priorités ont influencé l’avancement de l’objectif ?
- Quels enseignements pouvez-vous en tirer pour ajuster vos approches futures ?
- …
Prenons un cas concret illustrant cette démarche. Vous aviez pour objectif d’établir un rapport hebdomadaire sur les créances clients en souffrance, de définir les actions à entreprendre pour les résoudre et de les mettre en œuvre afin d’obtenir les paiements. Au bilan, seules 20 % des créances ont fait l’objet d’un suivi complet.
Lors de l’entretien, vous expliquerez les raisons concrètes de cet écart :
- Une surcharge de travail liée à l’intégration d’un nouveau logiciel de comptabilité vous a demandé de consacrer la moitié de votre temps hebdomadaire à des tâches non prévues initialement.
- Parmi les 50 créances identifiées, 30 % concernaient des clients internationaux aux coordonnées erronées, nécessitant des recherches longues.
Malgré ces difficultés, vous avez d’abord concentré vos efforts sur les créances les plus anciennes, en veillant à traiter en priorité les dossiers à risque de dépassement légal.
Parallèlement, vous avez mis en place un tableau de bord simple pour suivre les 20 % de créances traitées, ce qui a permis de récupérer 50 000 € sur un total de 250 000 € attendus.
Pour aller de l’avant, vous pourriez proposer d’automatiser l’envoi des premières relances grâce à un modèle d’e-mail standard dès le premier retard de paiement.
En adoptant ce type d’approche, vous présentez un bilan clair et factuel, mettez en valeur vos efforts et proposez des pistes d’amélioration réalistes qui vous serviront de base pour discuter avec votre manager.
Maintenant, un dernier cas, et pas des moindres. Celui qu’on oublie souvent, et pourtant, il mérite toute votre attention. Restez concentrée…
4ème cas : objectif imprévu réalisé
Eh oui ! Ces fameuses missions imprévues, celles qui se sont glissées subrepticement dans votre quotidien, ont capturé votre énergie et chamboulé tous vos plans sans crier gare ! Ne les négligez pas : elles sont souvent à l’origine d’objectifs non atteints ou partiellement atteints.
Listez-les de manière exhaustive et formulez-les sous forme d’objectifs. Puis, comme pour tout objectif, précisez s’ils ont été totalement réalisés ou seulement partiellement, car encore en cours de réalisation. C’est important de les avoir en tête car ils devront être abordés dans la seconde partie de l’entretien.
Ensuite, comme précédemment, identifiez les compétences et soft-skills que vous avez mobilisés, les indicateurs chiffrés de vos résultats et les preuves tangibles de votre implication. Ce travail vous permettra de valoriser ces réalisations imprévues et de mettre en avant votre rôle.
Maintenant que vous avez fait le tour de l’année écoulée, il est temps de tourner votre regard vers l’avenir. Et si ce qui vous attendait était encore plus grand ? Voyons comment préparer le terrain pour ce qui vient…
2- Objectifs à court et long terme
Se projeter dans l’avenir est une étape essentielle pour augmenter vos chances d’avoir une carrière épanouissante. Cela passe par une réflexion sur vos objectifs à court terme et surtout à long terme.
Mais attention : fixer un cap ne se fait pas au hasard ! Voyons d’abord comment définir une évolution professionnelle ambitieuse et réaliste.
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Évolution professionnelle à long terme
Pourquoi commencer par le long terme ?
Car sans vision d’ensemble, les objectifs à court terme risquent de manquer de cohérence et, pire encore, vous desservir. A l’inverse, avoir identifié ce à quoi vous aspirez influencera directement et positivement les objectifs de l’année à venir.
Imaginons qu’aujourd’hui vous occupiez un poste de comptable et qu’à terme, vous ambitionniez de devenir Directeur financier. Votre plan de carrière pourrait s’articuler ainsi : d’abord passer par un poste de contrôleur de gestion pour développer des compétences en analyse financière, budgétisation et suivi des performances ; ensuite, évoluer vers un rôle de manager d’équipe, par exemple en encadrant des contrôleurs de gestion, afin d’acquérir des compétences en leadership. Ces étapes vous prépareraient idéalement à postuler à une fonction de Directeur financier.
Avoir une vision claire de ce que vous souhaitez couvre 3 enjeux fondamentaux : préparer votre déroulement de carrière de façon cohérente, prévoir les formations qui vont le faciliter et définir les objectifs cohérents avec vos ambitions tout en tenant compte des impératifs du service ou de l’entreprise.
Après avoir défini les bases de votre évolution à long terme, il est temps de réfléchir aux objectifs concrets pour l’année à venir. Continuons nos réflexions…
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Objectifs pour l’année à venir (A+1)
Définir des objectifs pour l’année à venir ne se résume pas à répondre aux attentes de votre N+1. Lors de l’entretien, il aura sans doute des idées sur les missions qu’il souhaite vous confier, ce qui est tout à fait normal.
Ce sera aussi l’occasion de tenir compte des missions imprévues encore en cours, afin de garantir une charge de travail équilibrée.
Mais n’oubliez pas que l’entretien annuel est un véritable échange entre votre supérieur hiérarchique et vous. Tout l’enjeu réside dans le fait de partager vos attentes et de les aligner avec vos ambitions professionnelles… D’où l’importance d’y avoir réfléchi en amont!
Le but de l’entretien est d’instaurer une dynamique gagnant/gagnant.
Alors, prenez le temps de réfléchir :
- Quels enseignements tirés de l’année écoulée pourraient guider vos choix pour l’année à venir ?
- Quelles missions pourraient répondre à la fois aux besoins de votre service et à vos propres ambitions ?
- Comment ces missions s’inscrivent-elles dans votre évolution professionnelle à long terme ?
- Quels résultats concrets souhaitez-vous atteindre pour marquer votre progression ?
- Quels indicateurs pourraient mesurer efficacement la réussite de vos objectifs ?
- Quels défis êtes-vous prête à vous lancer ?
- Quels obstacles anticipez-vous et comment pourriez-vous les surmonter ?
- Quels appuis ou collaborations pourriez-vous solliciter pour réussir ?
- Quels outils ou ressources supplémentaires pourraient vous être utiles ?
- Quelle(s) formation(s) va/vont être nécessaire(s) pour relever ces challenges ?
- A quelle échéance un changement de poste est-il envisageable ?
- Sous quelle forme : Mobilité interne ? Passage à un poste transversal ? Reconversion interne ? Création d’un poste sur mesure ? Changement d’entreprise ? Départ à l’étranger ?…
- Comment s’intègre cet objectif ou cette évolution dans vos priorités personnelles ?
- …
Se poser les bonnes questions en amont vous permettra de réduire le stress lié à l’inconnu et d’aborder l’entretien avec une sérénité optimale et une confiance en soi au top.
Qu’il s’agisse de nouvelles missions ou de projets en cours, lors de l’EA, assurez-vous d’avoir des échéances précises afin de mieux planifier votre charge de travail. Comme tout bon objectif SMART, chacun doit avoir une date de début et une date de fin, permettant à vous et votre manager, d’avoir une vision claire du planning de l’année.
C’est également le moment idéal pour aborder deux autres points essentiels :
- Négocier une éventuelle augmentation de salaire : Préparez votre argumentaire en vous appuyant sur les réalisations et les responsabilités que vous mettrez en avant au cours de l’entretien. Cela vous permettra de structurer votre demande et de la présenter de manière convaincante le moment venu.
- Exprimer vos besoins en formation : Identifiez les compétences que vous souhaitez développer pour relever vos futurs défis et notez les formations adaptées à proposer lors de l’entretien.
Bien. Tout est sous contrôle. Vous êtes parée pour le jour J. Une pointe d’inquiétude persiste ? Voici quelques astuces bonus pour l’apaiser complètement.
#4 – 7 astuces pour un entretien sans stress
1- Écouter sa peur
- Reconnaissez vos émotions : Qu’est-ce qui vous inquiète le plus ? De quoi avez-vous peur exactement ?
- Relativisez : Quel serait le pire scénario ? Est-il si probable ou si insurmontable ?
- Anticipez : Que pourriez-vous faire si le pire se produisait ?
Avoir un plan précis en tête réduira l’anxiété et renforcera votre niveau de confiance en soi.
2- Anticiper les questions et les critiques éventuelles
- Vous connaissez votre manager. Préparez des réponses aux éventuelles questions ou remarques délicates.
- Mettez en avant vos arguments clés et exemples concrets pour rester confiante.
3- Changer ses pensées
- Reprogrammez votre mental : ce n’est pas un examen, mais une discussion entre adultes.
- Adoptez une autre vision : Voyez cet entretien comme une étape pour avancer, pas comme un test à réussir sans commettre d’erreur.
4- Pratiquer une technique de gestion du stress
- Choisissez une méthode qui vous convient : cohérence cardiaque, EFT, yoga, méditation, respiration, ou même une activité physique ou artistique.
- Appliquez-la avant et, si besoin, pendant l’entretien.
5- Travailler sa posture
- Soignez votre langage corporel : sourire, se tenir droit, adopter une posture ouverte.
- Un corps confiant influence positivement l’esprit.
6- Prévoir une bouteille d’eau
- Elle vous aide à gérer les éventuelles pauses et donne le temps de réfléchir à vos réponses.
- L’eau, associée à une respiration calme, favorise l’activation du nerf vague, clé essentielle pour réduire le stress.
7- Choisir une tenue vestimentaire adaptée
- Optez pour une tenue qui vous valorise et dans laquelle vous êtes à l’aise.
- L’objectif est de vous sentir en phase avec vous-même et d’envoyer une image professionnelle.
En appliquant ces astuces, vous serez mieux armée pour aborder votre entretien dans les meilleures conditions. Préparation, sérénité et confiance en vous seront au rendez-vous pour faire de cet échange une véritable réussite !
Pour conclure
Pour réussir votre entretien annuel, tout repose sur une préparation minutieuse et une collaboration intelligente. Collaborer, ce n’est pas simplement discuter : c’est bâtir ensemble, conjuguer vos efforts avec ceux de votre manager pour définir un objectif commun. Et cette collaboration s’appuie sur des éléments précis : des arguments factuels, des résultats chiffrés et des preuves concrètes de vos réalisations.
L’anticipation est la clé pour aborder cet échange avec quiétude et assurance. En réfléchissant à l’avance à vos contributions, à vos attentes et aux pistes d’amélioration, vous réduisez considérablement votre niveau de stress et prenez les rênes de cet entretien.
Mais au-delà de cet exercice annuel, une question demeure : comment cultiver une approche qui réduit durablement le stress et lâcher prise sur la crainte de l’évaluation ou du jugement ?
Voir aussi : Comment avoir confiance en soi : 5 secrets de celles (et ceux) qui réussissent
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Et vous, comment abordez-vous vos entretiens annuels ? Quels sont vos plus grands défis lors de ces évaluations ? Et qu’avez-vous déjà mis en place pour les surmonter ? Partagez vos expériences, vos astuces ou vos appréhensions en commentaire.
Blog de Cadre est également là pour vous aider à dépasser vos limites et atteindre vos objectifs ! Pour tous renseignements, prenez contact avec moi en cliquant ici. Je vous répondrai rapidement !
Vos astuces pratiques, comme l’anticipation, la gestion du stress et la préparation des arguments clés, sont des outils précieux pour ce moment redouté en une réelle opportunité de valorisation et d’évolution. merci
Merci Stéphanie !
Merci pour cet article avec des exemples concrets très utiles aussi bien pour les managers que pour les managés. L’entretien peut aussi se préparer tout au long de l’année car il est parfois difficile en fin d’année de se rappeler de réussites passées en début d’année. Je trouve que noter les grandes étapes de l’année est très utiles.
Merci Pauline, pour votre commentaire qui souligne l’importance de cette approche ! Noter ses réussites au fil de l’année est en effet une pratique simple mais efficace pour se préparer au mieux et valoriser tout ce qui a été accompli.
J’aurais apprécié lire ton article quelques années en arrière quand j’étais manager dans une grande chaine de restauration. il m’aurait beaucoup rassuré car c’était un entretien que j’appréhendais pas mal! merci pour ces bons conseils
Merci beaucoup pour ton commentaire ! Effectivement, les entretiens sont stressants pour beaucoup de personnes, parce qu’une part de nous a peur du jugement. Si mes conseils peuvent aider à démystifier ce moment et à apporter un peu plus de sérénité, alors j’en suis vraiment heureuse. Merci d’avoir partagé ton expérience, Joëlle !
Très bel article très bien rédigé ! Merci pour toutes ces explications concrètes afin d’apprendre à gérer le stress et préparer au mieux cet entretien
Merci beaucoup pour ton retour si positif, Anthony. Je suis ravie que l’article t’ait plu !
Votre article m’a permis de mieux comprendre la perspective d’un manager dans le cadre d’un entretien annuel, et il m’a également aidée à réfléchir sur ma posture en tant qu’entrepreneur débutant.
Merci beaucoup pour votre retour, Sylvie ! Je suis ravie que l’article ait pu vous apporter des clés, autant pour comprendre la posture d’un manager que pour nourrir votre réflexion en tant qu’entrepreneur. Belle réussite dans vos projets !