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Et si on pouvait vous manipuler sans que vous vous en rendiez compte ?
Imaginez : vous êtes en réunion, vous évoquez un problème, et on vous répond : « Tu es sûre que ça s’est vraiment passé comme ça ? Tu dramatises peut-être un peu, non ? »
Ou bien vous animez une réunion avec une collègue, et à un moment, elle vous passe la parole sur une partie du sujet sans vous avoir prévenue. Vous manifestez votre surprise, et elle réplique avec assurance : « Si, je t’avais dit que c’est toi qui aborderais cette partie-là ! »
Sur le moment, vous doutez… et c’est exactement l’effet recherché.
Cette manipulation s’appelle le gaslighting ou détournement cognitif. Son objectif ? Vous faire remettre en question votre propre perception de la réalité.
Et le pire, c’est qu’elle est tellement insidieuse que des milliers de personnes en sont victimes sans même s’en rendre compte.
Dans la famille, en couple, mais aussi en entreprise… ce mécanisme est à l’œuvre partout. Pourtant, peu de gens savent l’identifier, et encore moins s’en défendre.
Aujourd’hui, on va lever le voile sur cette maltraitance au travail et surtout, voir comment ne plus jamais tomber dans le piège.
#1 – Qu’est-ce que le détournement cognitif ?
Le détournement cognitif, ou gaslighting, est une manipulation répétée qui instille le doute dans l’esprit d’une personne.
Par exemple : vous vous souvenez parfaitement d’un échange, mais votre collègue ou votre supérieur affirme avec aplomb que vous vous trompez. Vous êtes sûre d’avoir bien compris une consigne, mais il ou elle prétend ne jamais avoir dit ça. Vous exprimez un ressenti, mais il ou elle vous répond que vous exagérez. À force, vous vous demandez : « Et si j’avais un problème ? Si j’étais en train de devenir folle ? »
Petit à petit, vous vous renfermez sur vous-même, vous doutez de tout… jusqu’à perdre totalement confiance en vous.
C’est exactement l’effet du gaslighting. Mais d’où vient ce nom étrange ?
Il vient d’une pièce de théâtre de 1938, Gaslight, adaptée au cinéma en 1944. Dans cette histoire, un mari manipule sa femme en modifiant subtilement son environnement : il déplace ou fait disparaître des objets, baisse la luminosité des lampes à gaz (gas light)… tout en lui affirmant qu’elle imagine ces changements. Peu à peu, elle en vient à douter d’elle-même et à croire qu’elle sombre dans la folie.
L’étude de 2021 : un phénomène mesuré en entreprise
Le détournement cognitif n’est pas qu’un concept vague ou une simple impression. En 2021, des chercheurs se sont penchés sur la question et ont prouvé que cette manipulation existe bel et bien dans le cadre professionnel.
Pour analyser son impact, ils ont développé un outil spécifique : le Gaslighting at Work Questionnaire (GWQ). Grâce à cet outil, ils ont identifié deux stratégies majeures couramment utilisées en entreprise :
✅ La banalisation → On minimise vos idées et émotions, vous laissant penser que votre ressenti est exagéré ou infondé.
✅ L’affliction → Un stress psychologique durable est créé, sapant progressivement votre confiance en vous.
L’étude a également mis en évidence un lien direct entre le gaslighting et les doubles contraintes : des injonctions contradictoires qui plongent la victime dans une confusion permanente.
Résultat ? Ces formes de manipulation affectent directement la satisfaction au travail, l’estime de soi et le bien-être mental, et peuvent avoir des conséquences durables.
Pour lire l’étude complète – Cliquez ici
Mais concrètement… comment ces manipulateurs professionnels s’y prennent-ils ?
#2 – Les techniques des manipulateurs
Le gaslighting fonctionne par petites touches successives. Il ne repose pas sur un mensonge frontal, mais sur une série de techniques bien rodées qui utilisées de manière répétée, vous amènent à douter de vous-même.
Quelles sont-elles ?
🔶 Le déni des faits → « Tu imagines des choses »
🔶 La minimisation → « Tu exagères, ce n’est pas si grave »
🔶 La distorsion de la réalité → « Tu n’as pas compris ce que j’ai dit »
🔶 L’inversion de la culpabilité → « Si tu te sens mal, c’est que tu es trop fragile »
🔶 L’isolement → « Ne va pas raconter ça, on va te prendre pour une folle »
🔶 Les doubles contraintes → « Fais preuve d’initiative… mais pas comme ça »
⚠️ Sur le long terme, les attentes rigides et parfois contradictoires d’une personne perfectionniste peuvent générer du doute et entamer l’estime de soi des personnes qui travaillent avec elle, mais ce n’est pas une manipulatrice. C’est juste qu’elle a des attentes élevées… selon SES critères.
Si un perfectionniste peut générer du doute involontairement, le gaslighter, lui, le fait avec une intention bien précise : prendre le contrôle sur la perception de l’autre. Et c’est ce qui rend cette manipulation si pernicieuse.
Pourquoi c’est redoutable ?
Le gaslighting ne repose pas sur un simple malentendu, mais sur une répétition subtile et sournoise. À force d’être contredite, la victime perd progressivement confiance en son propre jugement.
Notre cerveau a un biais naturel : nous accordons plus de crédit aux affirmations dites avec aplomb qu’à nos propres doutes. Plus une personne contredit vos perceptions avec détermination, vous dit que vous exagérez ou que vous inventez, plus vous êtes tentée de lui donner raison… jusqu’à vous autocensurer.
Mais alors… comment savoir si vous êtes concernée ?
3# – Gaslighting : quels sont les signes ?
Le gaslighting est un poison lent. Voici les symptômes typiques qui doivent vous mettre la puce à l’oreille :
🔶 Vous ressentez un malaise diffus, sans pouvoir en identifier la cause exacte
🔶 Vous doutez de ce que vous avez vu ou entendu alors que vous étiez sûre de vous
🔶 Vous commencez à noter ce qu’on vous dit, de peur d’oublier un détail
🔶 On vous répète que vous exagérez, même quand vous exprimez un fait précis
🔶 Vous vous adaptez pour éviter les conflits, vous vous remettez en question… mais pas votre interlocuteur
🔶 Vous vous excusez ou vous justifiez souvent, même sans raison évidente
🔶 Vous vous sentez « trop émotive », « trop sensible » ou « paranoïaque » et on vous le répète sans cesse
🔶 Vous avez peur de « mal interpréter » ce que vous vivez
🔶 Vous cherchez sans cesse l’avis des autres avant de prendre une décision
🔶 Vous ressentez une fatigue mentale et un malaise grandissant avec certaines de vos relations
Plusieurs de ces comportements ne faisaient pas partie de votre personnalité avant ? Ils sont apparus progressivement, en lien avec une personne ou un environnement spécifique ? C’est un signal d’alerte ! Il est peut-être temps de vous interroger sur votre environnement !
Maintenant que vous connaissez les signes… qui sont ceux qui utilisent ces techniques ? Et surtout, pourquoi le font-ils ?
4# – Gaslighting : qui en use et en abuse… et dans quel but ?
Le détournement cognitif n’est pas réservé aux pervers narcissiques. Il peut être utilisé par des personnes ordinaires, consciemment ou non.
🔶 Les manipulateurs occasionnels → Ils veulent protéger leur égo, éviter un conflit, détourner une responsabilité ou retourner la situation pour se protéger. Cela arrive souvent lorsqu’ils sont sous pression ou en situation de stress
🔶 Les manipulateurs toxiques → Ils cherchent à contrôler et à dominer. Chez certains, c’est une stratégie consciente, chez d’autres, un mode de fonctionnement appris. Dans tous les cas, l’objectif est le même : vous affaiblir pour mieux vous contrôler.
🔶 Les pervers narcissiques → Ils le font souvent de façon instinctive : chez eux, c’est un mode de fonctionnement naturel. Ils ne se voient pas comme manipulateurs, mais comme ayant toujours raison, ce qui les rend encore plus dangereux.
A lire aussi – Vous travaillez avec un pervers narcissique : 6 attitudes à adopter pour vous sauver
Mais au final, peu importe qui ils sont, ce qui compte, c’est ce qu’ils cherchent à obtenir.
Qu’est-ce que ça leur apporte ?
- Éviter d’être mis face à leurs responsabilités – (surtout les manipulateurs occasionnels, mais aussi les toxiques et les PN)
- Déstabiliser, puis affaiblir, pour mieux vous contrôler – (stratégie clé des manipulateurs toxiques et des PN)
- Vous isoler et vous rendre dépendante – (essentiel pour les PN et certains manipulateurs toxiques, mais pas pour les occasionnels).
Qu’ils le fassent consciemment ou non, l’objectif est toujours le même : vous faire perdre vos repères pour mieux contrôler la situation
Mais quels sont les impacts sur les salariés ?
5# – Gaslighting en entreprise : une manipulation invisible mais destructrice
Le gaslighting en milieu professionnel est une réalité alarmante. Selon la Wisconsin School of Business, 50 % des travailleurs âgés de 18 à 54 ans ont déjà été victimes de cette forme de manipulation au travail. Pour lire l’article : Cliquez ici
Mais pourquoi ce phénomène est-il si répandu dans les entreprises ?
L’entreprise, c’est un écosystème bien particulier. Un univers où les relations d’influence, les jeux de pouvoir et la pression des objectifs façonnent les comportements au sein des équipes.
Dans ce contexte, on pourrait penser que le gaslighting est un problème hiérarchique… mais il ne s’arrête pas là.
🔶 Une asymétrie de pouvoir… pas toujours hiérarchique
Un manager peut manipuler un employé pour éviter de reconnaître une erreur ou asseoir son autorité. Mais aussi pour lui faire porter une responsabilité injuste, limiter son ascension, protéger sa propre image auprès de la hiérarchie, ou empêcher toute remise en question de son leadership.
Mais entre collègues, la dynamique peut être différente : chercher à décrédibiliser un pair pour prendre le dessus dans une équipe, garder le monopole sur certaines missions ou se faire bien voir par la direction.
Un employé peut aussi manipuler son propre manager en le faisant douter de ses décisions pour inverser le rapport de force. Cela peut lui permettre de contourner une sanction, d’imposer ses propres choix, ou de prendre une influence grandissante dans l’équipe en affaiblissant la légitimité du supérieur.
Un maître de stage peut aussi pratiquer le gaslighting sur un stagiaire, profitant de sa position dominante pour imposer son autorité, dissimuler ses propres fautes, masquer son incompétence ou tester les limites du jeune professionnel. Lorsqu’il n’a pas choisi d’encadrer un stagiaire et qu’il perçoit cette responsabilité comme une contrainte, cela peut accentuer la pression, générer du désintérêt ou le pousser à semer le doute pour asseoir son autorité.
🔶 L’absence de repères rend la manipulation plus efficace
En entreprise, les directives ne sont pas toujours claires, les responsabilités se chevauchent, les attentes sont floues. Un terrain parfait pour le gaslighting : si tout est confus, qui peut prouver que vous avez raison ?
🔶 Le doute est une arme redoutable pour garder le contrôle
Dans un environnement où la pression est forte, rendre quelqu’un incertain, c’est le rendre plus malléable. Une personne qui doute d’elle-même hésitera à s’affirmer, à réclamer une promotion ou à dénoncer un comportement toxique. Et c’est exactement ce qui arrange les manipulateurs et certaines entreprises : une main-d’œuvre plus docile, un statu quo maintenu et un contrôle renforcé sur ceux qui osent trop réfléchir.
Résultat ? Le gaslighting prospère dans les environnements où le stress, la compétition et l’incertitude empêchent les employés de se fier à leur propre jugement.
Quelles sont les conséquences ?
Le gaslighting touche évidemment l’individu qui en est directement victime. Ses effets s’étendent bien au-delà et peuvent aller jusqu’à affecter toute l’entreprise !…
- Au niveau individuel → Baisse de motivation, troubles du sommeil, douleurs physiques, anxiété accrue, perte progressive de confiance en soi, frein à l’évolution de carrière…
A lire aussi – Vous déprimez au travail ? Et si vous étiez la proie d’un pervers narcissique ?
- Au niveau collectif → Une détérioration du climat de travail, où la méfiance s’installe et où chacun hésite à prendre des initiatives.
- Au niveau de l’entreprise → Une baisse de la motivation et de la productivité, car des employés qui doutent de leurs compétences ne s’impliquent plus pleinement.
Un climat professionnel toxique poussé à outrance peut avoir des conséquences dramatiques. L’exemple le plus marquant en France reste celui d’Orange (ex-France Télécom), où des méthodes managériales déshumanisantes – pression psychologique, injonctions contradictoires, minimisation de la souffrance – ont conduit à une vague de suicides entre 2007 et 2010.
Alors, face à un tel constat, que faire si on est victime d’un gaslighter ?
6# – Comment se protéger du gaslighting ?
Le premier rempart contre le gaslighting, c’est d’en être consciente.
Si vous sentez que vos certitudes s’effritent, que vous commencez à remettre en question vos propres souvenirs, alors ne laissez pas la spirale s’installer.
Comment reprendre le contrôle ? Voici une liste non exhaustive :
✅ Détecter le schéma récurrent → Un vrai désaccord est ponctuel. Si quelqu’un remet systématiquement en question vos perceptions, c’est une alerte !
✅ Faire confiance à vos ressentis → Si quelque chose vous semble anormal, ce n’est pas une coïncidence. Tenez un journal, notez les faits. En prenant du recul, vous verrez si quelqu’un cherche à brouiller votre perception.
✅ Utiliser l’écrit pour éviter toute déformation → Après une conversation, envoyez un email récapitulatif, et si nécessaire, mettez des personnes concernées en copie. Si le gaslighter tente de réécrire l’histoire plus tard, vous aurez une preuve.
✅ Ne pas chercher à convaincre → Plus vous tentez de prouver que vous avez raison, plus le gaslighter retournera la situation contre vous. Exposez les faits, puis mettez un terme à la discussion.
✅ Retourner la manipulation avec des questions ouvertes → Plutôt que d’argumenter, posez des questions neutres : « Peux-tu me rappeler quand exactement j’ai dit cela ? », « Sur quelle base affirmes-tu ça ? » ou « Tu dis que je suis trop sensible ? Peux-tu préciser ce que tu veux dire ? »
Mettre un manipulateur face à ses contradictions désamorce souvent son jeu.
A lire aussi – Briser l’emprise d’un pervers narcissique : 7 façons simples de communiquer avec lui
✅ Briser l’isolement → Un gaslighter veut que vous doutiez seule. Parlez de la situation à un collègue, un ami, un mentor. Un regard extérieur permet de confronter la réalité et d’éviter de tomber dans l’isolement.
✅ S’entourer de témoins → Évitez les discussions en tête-à-tête avec quelqu’un qui vous fait douter. Plus il y a de témoins, moins le gaslighter a d’emprise.
✅ Consulter un professionnel → Si la situation vous impacte durablement, un accompagnement (coaching, thérapie) peut vous aider à reprendre confiance et à développer des stratégies adaptées.
✅ Se protéger mentalement → Le gaslighting est une guerre d’usure. Apprenez à reconnaître les signaux de manipulation, et rappelez-vous que vos perceptions ont de la valeur.
✅ Avoir une stratégie de sortie → Si le climat devient toxique et que la manipulation est trop lourde, réfléchissez aux options possibles : changer de service, de poste, ou envisager un départ si nécessaire.
En bref ? Ne laissez jamais quelqu’un d’autre définir votre réalité à votre place !
Pour conclure
Les gaslighters repèrent avec une grande facilité les personnes en manque d’estime de soi, pour en faire des victimes de premier choix. Prendre conscience du phénomène est déjà un grand pas pour s’en protéger.
Plus vous apprenez à observer, à documenter et à affirmer vos perceptions, moins ils ont de prise sur vous. L’influence fonctionne dans les deux sens : celui qui voit clair reprend le pouvoir.
Mais sommes-nous toujours conscientes de la manière dont notre perception de la réalité peut être influencée par notre éducation, notre entourage et les messages que nous recevons au quotidien ?
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Avez-vous déjà eu l’impression que quelqu’un essayait de vous faire douter de votre propre réalité ? Comment avez-vous réagi ? Quels sont les signaux de manipulation que vous avez repérés… et surtout, lesquels avez-vous ignorés sans le savoir ?
Qu’est-ce qui, selon vous, rend la manipulation si difficile à détecter sur le moment ? Partagez votre expérience et vos réflexions en commentaire ! Je suis curieuse de lire vos points de vue !
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Ton article est pour moi une vraie révélation : j’ai longtemps été directeur d’école (avec donc une relation non hiérarchique avec les enseignants) et j’ai parfois dû faire face au « gaslighting » (je ne connaissais pas le concept) plus ou moins intentionnel de certain.es collègues. Je m’en suis prémuni, comme tu le préconises, en notant tout, et en faisant parvenir à tous les comptes-rendus de réunion notamment. Ton article est une aide précieuse que je recommande à tous les directeurs d’école !
Oui, j’imagine que le milieu scolaire n’est pas épargné, malheureusement !
Merci pour ton témoignage qui pourra servir à d’autres personnes!
Instiller le doute est un poison lent mais efficace. Je découvre grâce à ton article qu’il s’agit d’une maltraitance répertoriée en tant que telle, et j’en suis ravie ! Cette forme de violence, que nous avons toutes et tous croisée un jour ou l’autre, est destructrice, et tout le monde n’est pas forcément assez armé -ou assez vigilant- pour s’en prémunir ! Merci pour ton aide !
Merci Aurélie ! Effectivement, plus nous serons nombreux/ses à connaître cette pratique, ancienne, mais révélée il n’y a pas si longtemps, moins les personnes malintentionnées auront le pouvoir de nuire !
Merci mille fois pour cet article! Tu as mis des mots exacte sur ce que j’ai vécus en clinique vétérinaire, je ne savait pas que cela s’appelait du Gaslighting
Peut être que si j’avais lu ton article avant j’aurais pu m’en protéger. Heureusement j’ai réussis a quitter cette entreprise mais l’impacte émotionnel que cela a eu sur moi est malheureusement toujours présent…
Merci pour ton témoignage qui montre qu’aucun milieu n’est épargné ! Tu as bien fait de partir pour te protéger. Le fait d’avoir pu mettre un nom sur ce que tu as vécu te permettra peut-être d’aller mieux. En tout cas, une chose est sûre : maintenant que tu sais que ça existe, tu sauras le repérer plus rapidement et y mettre un terme d’une façon ou d’une autre !
J’ai découvert il y a peu le gaslighting mais je n’avais jamais fait le lien que je le vivais dans mon travail, d’où très certainement l’intérêt que je lui ai porté. Je viens de faire le lien, ce qui va beaucoup m’aider à prêter une attention à toutes ces petites insinuations ou dénis de mes ressentis et les noter jour après jour. Merci beaucoup.
Ravie que cet article t’ai permis d’identifier ce que tu as vécu ! Merci également pour ton témoignage ! Et bon courage pour la suite
Je te remercie de cet article qui explique bien l’importance du gaslighting, que je constate plutôt dans le contexte de ma pratique psychothérapeutique, mais qui prend souvent place dans le monde du travail. C’est effectivement un phénomène inquiétant dont on a sans doute jusqu’à présent pas assez pris conscience en France.
C’est clair que dans ton métier, tu dois entendre régulièrement ce genre de situation, capable de détruire le moral de n’importe qui, si on n’y prête pas attention. Et comme tu le dis si bien, c’est un phénomène vraiment inquiétant. Le monde du travail est devenu vraiment nocif dans certains endroits. Et bien souvent, avec l’accord tacite des RH et des syndicats, qui ne cherchent absolument pas à y mettre un terme
Cet article est vraiment intéressant d’autant plus que je ne connaissais pas le terme « gaslighting ». Les signes et les techniques pour s’en protéger me paraissent vraiment utiles. Merci.
Avec plaisir, Beni !
Wow, dieu merci d’avoir posé un mot sur quelque chose qui a tendance à m’agacer en entreprise .. Je pensais être un fou et et être le seul dans cette situation. Pour ma part j’ai commencé à développer des petites techniques : Faire des captures d’écrans, et montrer les résultats chiffrés pour contrer cet effet. Souvent le manager se met mal à l’aise
merci encore
Contente de savoir que je t’ai apporté un éclairage. Malheureusement, non, tu n’es pas le seul dans cette situation. Alors continue à faire des captures d’écran, informe aussi ton manager en lui expliquant le phénomène, car bien souvent, les managers sont également dépourvus face à ce genre de situation. Et un manager digne de ce nom, devrait intervenir et recadrer la personne à l’origine des faits. Mais là aussi, il y a parfois un monde entre la théorie et la réalité ! Bon courage pour la suite !
Merci pour cet article éclairant sur le gaslighting, Patricia. Il est essentiel de reconnaître ces comportements manipulateurs qui sapent notre confiance en nous-mêmes. Ton analyse détaillée permet de mieux comprendre les mécanismes du gaslighting et les signaux d’alerte à surveiller. En tant que femmes, il est crucial de rester vigilantes face à ces manipulations pour préserver notre bien-être émotionnel. Merci encore pour cet article précieux.
Merci Béa ! Tu as raison, les femmes en sont souvent victimes !
Je connaissais un peu cette methode mais pas le nom associé. Je crois avoir eu affaire a ce genre de manipulation 2 ou 3 fois sans en soupçonner les effets. Merci pour cet article, je sais maintenant comment agir si cela arrive de nouveau
Merci aussi pour ton témoignage, Rudy ! J’espère pour toi que tu n’auras pas à y faire face une nouvelle fois. Mais en tout cas, oui, tu pourras le repérer et réagir beaucoup plus rapidement
Je ne connaissais pas du tout ! Pourtant je suis persuadée depuis un bon moment d’en avoir été victime. Dans tous les cas, merci d’avoir mis de la lumière sur mon gaz
Heureuse d’avoir éclairé ta lanterne… à gaz
C’est comme être pris dans un labyrinthe mental où chaque sortie semble se refermer sur nous. Tu mets en lumière cette forme insidieuse de manipulation qui sape notre confiance en nous et nous fait douter de notre propre réalité. Merci pour cette lecture essentielle qui nous aide à reconnaître et à combattre le gaslighting pour retrouver notre lucidité et notre force intérieure.
Belle métaphore. Oui, le gaslighter nous force à suivre un chemin qu’il nous impose pour nous faire perdre nos repères. Merci Jackie !
Bonjour Patricia, c’est un super article sur le gaslightint que tu as fait là.
Et je dis ça en en ayant posté 3 sur le sujets, dans le cadre du couple toxique : mécanismes, conséquences, solutions
D’ailleurs, je vois que dans la partie « solutions », je n’ai pas mis : « Retourner la manipulation avec des questions ouvertes » qui me semble être un best.
Et puis ton exemple du maître de stage, c’est exactement ce qui est arrivé à ma fille (son premier stage, super…) et ça s’est passé exactement comme tu l’écris : il n’a pas choisi de l’encadrer et l’a perçu comme une contrainte.
En fait, il avait dit oui pour ne pas dire non à la prof qui lui a demandé de la prendre et il avait des inventaires à faire dans un autre magasin. Il a ensuite préféré descendre ma fille que d’assumer qu’il n’en voulait pas.
Il y a eu ça, entre autres : « Fais preuve d’initiative… mais pas comme ça »… Pour ensuite dire qu’elle ne prenait pas d’initiatives.
J’avais bien vu, avec tous les éléments, que ce n’est pas quelqu’un de bien ; mais je n’avais pas mis ça dans la case « gaslighting »
« Qu’est-ce qui, selon vous, rend la manipulation si difficile à détecter sur le moment ? »
Beaucoup de choses. La première étant que ce n’est pas très connu… j’ai pu réaliser ça dans les réponses à mes articles. Dans ma bulle de filtre, j’avais l’impression que la plupart des gens connaissent ça maintenant, mais en fait non.
Et la grosse difficulté avec le gaslight, c’est que c’est sournois.
La personne peut par exemple déplacer des objets derrière votre dos ; dans ce genre de cas, il faut un moment avant de comprendre ce qui se passe.
Et j’ai déjà vécu une situation, que je n’oserais même pas expliciter ici, parce qu’il m’a fallu six mois à un an pour comprendre ce qui se passait. Et ça parait fou.
Déjà au début, avec les mensonges de l’autre personne (qui avait bien ficelé son truc, j’ai rien vu) ; ensuite comme la situation se produisait souvent j’ai eu des doutes. Ensuite j’ai dû trouver une façon de vérifier que j’avais raison.
Et à la fin, quand je n’ai plus eu de doute… Et bien ça a suffit à empêcher la personne de continuer… Mais pas à lui en parler. Parce que la personne m’aurait traitée de folle d’imaginer qu’il s’est passé ça et je n’ai aucun moyen de le prouver.
Certains sont très forts à ce petit « jeu ».
Merci pour ton témoignage et ton analyse très pertinente, ValHeyrie.
Déjà, désolée que ta fille et toi ayez subit cette forme de maltraitance. J’espère que vous avez réussi à vous en remettre, car c’est souvent destructeur.
Ensuite, je partage ton constat : j’ai fait un sondage autour de moi dans mon entourage professionnel et j’ai constaté que très peu de gens connaissent ce phénomène. C’est ce qui m’a poussé à écrire cet article. Car tant qu’on ignore que cela existe, quand on est une « bonne » personne dans le sens où on est plus axée à faire le bien que le mal, naïvement, on ne peut même pas imaginer une seconde qu’une personne proche sensée collaborer dans le domaine du travail et nous aimer dans la sphère intime, puisse agir de la sorte. C’est de la science-fiction.
N’ayant aucun référentiel, quand on se trouve prise dans la toile d’araignée, il nous faut un certain temps pour comprendre ce qui se passe d’où la déstabilisation. Selon l’adage « si tu veux la paix, prépare la guerre », tant que ce sera méconnu, on ne peut passe préparer et ouvrir tous ses sens.
Maintenant pour répondre à ta question : Pourquoi est-ce que ça perdure ? J’ai évoqué quelques pistes de réponse : RH non sensibilisés à la question ; quand ils en sont informés, je constate beaucoup de complaisance ; Pareil du côté des syndicats… Certainement parce qu’accompagner les victimes nécessiterait d’entrer dans un combat prud’hommal ou judiciaire. Du coup la victime se retrouve seule et finit par quitter l’environnement toxique et essayant d’oublier au plus vitre l’épisode douloureux. Mais c’est un sujet qui nécessiterait une étude à part entière !