Syndrome de l’imposteur : Démasquez-le !

Vous doutez de vos compétences et de votre légitimité ? Vous pensez que vous avez eu beaucoup de chance d’être devenue cadre ? Pour vous, votre situation professionnelle est uniquement due à la chance ou à des recruteurs qui n’ont pas décelé que vous n’avez pas du tout les capacités de tenir le poste que vous occupez ? Vous avez peur d’être démasquée ? Et si vous étiez affectée par le syndrome de l’imposteur ?

Si vous vous reconnaissez dans ces pensées, vous n’êtes pas seule. Le syndrome de l’imposteur touche de nombreuses femmes cadres en entreprise, souvent de manière silencieuse et insidieuse.

Selon une étude menée en 2011 par la psychologue Dr Valerie Young, environ 75% des femmes ont ressenti le syndrome de l’imposteur à un moment donné de leur carrière, contre seulement 50% des hommes. Cette disparité est souvent attribuée à la pression sociale et culturelle qui pèse sur les femmes pour qu’elles prouvent constamment leur valeur et leur compétence dans un monde professionnel encore largement dominé par les hommes.

Vous vous demandez peut-être comment ce syndrome s’est installé chez vous ? Comment il peut impacter votre vie professionnelle et personnelle ? Autant de questions auxquelles je vais tenter de répondre dans cet article.

Tout d’abord, comment le syndrome de l’imposteur s’installe-t-il chez une personne ? Telle est la question…

# D’où vient ce syndrome ?

Le syndrome de l’imposteur peut s’installer chez une personne de manière progressive, par accumulation de petites pensées négatives sur soi-même, comme par exemple :

• Je ne suis pas à la hauteur de ce poste, je ne sais pas si je suis capable de le tenir
  
• Je suis surestimée, je ne mérite pas vraiment cette promotion
  
• Je suis une imposteur, je ne suis pas aussi compétente que les autres
  
• Je n’ai pas assez d’expérience ou de compétences pour être crédible en tant que cadre
  
• Je ne suis pas assez intelligente pour ce poste, j’ai été recrutée par erreur

Ces pensées peuvent sembler anodines ou isolées, mais leur accumulation peut conduire à une remise en question permanente de vos propres capacités, créant ainsi un sentiment de doute et de malaise si vous êtes affectée par le syndrome de l’imposteur.

Ces pensées peuvent être nourries par différents facteurs, tels que des expériences passées d’échecs ou de critiques, des comparaisons constantes avec d’autres personnes qui peuvent vous amener à douter de votre légitimité à occuper un poste de cadre en entreprise.

De plus, les femmes peuvent être particulièrement exposées au syndrome de l’imposteur dans un contexte professionnel où les stéréotypes de genre persistent et où la parité homme-femme n’est pas toujours respectée. Vous pouvez alors être confrontée à des remarques ou des attitudes discriminatoires, qui renforcent vos doutes sur vos compétences et votre légitimité.

Quelques exemples de stéréotype :

• stéréotype de « femme fragile », qui ne serait pas capable de gérer des situations stressantes ou conflictuelles
  
• stéréotype de la « mère dévouée » qui serait moins investie dans sa carrière professionnelle que les hommes
  

  

• stéréotype de « femme émotionnelle » qui serait plus susceptible de laisser ses émotions prendre le dessus sur la raison
  
• stéréotype de la « douceur de la femme » qui valorise la bienveillance et la gentillesse plutôt que l’autorité et la fermeté nécessaires à un poste de cadre ou encore
  
• stéréotype de la « femme compétente mais pas leader » sous-entend que les femmes sont compétentes dans les tâches d’exécution mais pas aptes à prendre des décisions importantes ou à diriger une équipe

Est-il possible de souffrir du syndrome de l’imposteur sans en avoir conscience ? Une révélation cruciale à découvrir sans attendre.

# Une menace invisible

Le danger de ce syndrome, c’est qu’on peut en être victime sans même s’en rendre compte.

En effet, les pensées et les comportements liés à ce syndrome peuvent être si intégrés à votre façon de penser et de réagir que vous les considérez comme normaux. Par exemple, vous pouvez avoir l’habitude de minimiser vos succès ou de ne pas demander une augmentation salariale malgré votre bonne performance, sans réaliser que cela est lié à votre sentiment d’imposture.

C’est pourquoi il est important de vous familiariser avec les symptômes du syndrome de l’imposteur et de chercher à identifier vos propres schémas de pensée et de comportement pour pouvoir y remédier.

Comment se manifeste-t-il dans la vie professionnelle d’une femme cadre ? C’est ce  que nous allons découvrir juste après.

A lire aussi : Gérer sa timidité au travail : 5 conseils simples à mettre en pratique

# Des conséquences nuisibles à notre carrière

Le syndrome de l’imposteur peut se manifester de différentes façons dans la vie professionnelle d’une femme cadre. Voici quelques exemples :

1. Minimisation des réalisations :

Une femme atteinte du syndrome de l’imposteur peut avoir tendance à minimiser ses succès et à se convaincre que ceux-ci sont le fruit du hasard ou d’une circonstance exceptionnelle, plutôt que de reconnaître son propre mérite et son travail acharné.

2. Peur de l’échec :

La peur de l’échec est un autre symptôme courant du syndrome de l’imposteur. Une femme cadre qui en est victime peut être hantée par la crainte de ne pas être à la hauteur, de décevoir ses collègues ou son supérieur hiérarchique, ou encore de perdre son poste en raison d’une erreur ou d’un échec. Cela la pousse souvent à se sous-estimer et à éviter de prendre des risques ou de s’affirmer dans son travail

3. Difficulté à accepter les compliments :

Une personne atteinte du syndrome de l’imposteur peut avoir du mal à accepter les compliments ou les éloges de ses collègues ou de son supérieur hiérarchique. Elle peut avoir l’impression que ces compliments sont exagérés ou injustifiés, et se sentir mal à l’aise face à eux.

Quand j’étais plus jeune, j’avais énormément de difficultés à accepter les compliments. Je les minimisais voire les refusais complètement, en me disant que ce n’était pas vrai. Jusqu’au jour où j’ai lu un livre sur l’Analyse Transactionnelle qui donnait comme conseil de juste dire merci. Depuis ce jour-là, j’accepte beaucoup plus facilement les compliments. Ça me fait un bien fou. Rien de tel pour augmenter mon estime de soi !!!

4. Surinvestissement dans le travail :

Pour éviter de se faire démasquer, une femme atteinte du syndrome de l’imposteur peut avoir tendance à surinvestir dans son travail et à y consacrer beaucoup plus de temps et d’énergie que nécessaire. Elle peut également avoir du mal à se détendre ou à prendre du temps pour elle-même, de peur de perdre sa légitimité professionnelle.

A lire aussi : Les 7 conseils à appliquer sans retenue pour être rapidement en burn out

5. Difficulté à demander une augmentation salariale :

En raison de sa peur de l’échec ou de sa tendance à minimiser ses succès, une femme atteinte du syndrome de l’imposteur peut avoir du mal à demander une augmentation salariale, même si elle pense qu’elle la mérite. Elle peut avoir l’impression que son salaire actuel est déjà trop élevé par rapport à ses compétences réelles, ou craindre d’être perçue comme arrogante ou prétentieuse.

Des conséquences importantes sur votre vie professionnelle. Et votre vie personnelle… Est-elle épargnée ?

# Des impacts nocifs sur votre vie personnelle

Malheureusement, le syndrome de l’imposteur peut aussi avoir des conséquences négatives sur votre vie personnelle.

Tout d’abord, il peut causer une anxiété et un stress importants qui peuvent affecter votre santé mentale et physique.

Vous pouvez également chercher à éviter les situations sociales qui pourraient mettre en évidence vos supposées lacunes ou insuffisances, entraînant ainsi une perte d’opportunités et un isolement social.

De plus, si vous êtes affectée par le syndrome de l’imposteur vous pouvez également avoir tendance à vous surinvestir dans votre travail pour compenser vos sentiments d’insécurité et de doute. Cela peut entraîner un véritable déséquilibre entre votre vie professionnelle et votre vie personnelle, qui peut se traduire par une négligence de vos relations amicales, familiales et amoureuses… et vous amener tout droit au burn-out.

Enfin, le syndrome de l’imposteur peut avoir un impact sur votre niveau de confiance en soi dans tous les aspects de votre vie, pas seulement sur le plan professionnel. Vous  pouvez avoir du mal à vous faire confiance dans des situations de la vie courante, comme la prise de décisions importantes, et vous sentir mal à l’aise de partager vos opinions ou vos idées.

Pour conclure :

le syndrome de l’imposteur peut être inconscient. Dans ce cas, avant de pouvoir agir, il faut déjà l’identifier. Dans la mesure où davantage de femmes en souffre que les hommes, votre malaise peut vous sembler normal mais il n’en est rien. Si vous êtes victime de ce syndrome, sachez que vous n’êtes pas seule et qu’il est tout à fait possible d’agir pour vous en débarrasser. C’est ce que nous verrons dans un prochain article :

A lire aussi : Le syndrome de l’imposteur : 5 étapes à suivre pour le dépasser et croire en soi

————————————————————

Vous avez déjà entendu parler du syndrome de l’imposteur ? Cette sensation d’être une usurpatrice, de ne pas être à la hauteur de votre poste ou de votre travail ? N’hésitez pas à poser vos questions.

Si vous avez des conseils à partager pour lutter contre ce sentiment d’imposture, la peur d’être démasquée ou si vous avez des astuces qui vous ont permis de surmonter cette difficulté, n’hésitez pas à les partager dans les commentaires ci-dessous.

Si vous avez besoin d’aide pour surmonter le syndrome de l’imposteur, posez-moi vos questions ou prenez contact avec moi en cliquant ici. Ensemble, nous trouverons des solutions pour vous aider à retrouver confiance en vous et à dépasser ce sentiment d’imposture.